Cadres, ne restez pas isolés !

La Branche recouvrement développe de subtiles distinctions entre les cadres de management et les fonctionnels, les pilotes et les experts, les stratégiques et les opérationnels, pour mieux les mettre en concurrence :
–    les uns ont droit à certaines  primes, pas les autres…
–    les uns sont contraints de cautionner les inégalités de traitement salarial et de promotions de leurs agents en prétextant des compétences insuffisantes, des objectifs non atteints alors que les vrais motifs sont des choix de la direction générale auxquels nous ne sommes pas associés, et une enveloppe trop restreinte qui oblige à gérer la pénurie, mais d’autres y échappent.
Notre direction, toujours servile par rapport à la tutelle, renchérit :
–    les uns ont le «grand honneur» d’assister aux réunions trimestrielles,
–    Les uns ont le privilège d’accéder à certaines informations, comme ce fameux «espace manager », que n’ont pas les autres…
–    Les uns sont soumis au chantage «fliquer vos agents qui ne travaillent pas assez, sinon c’est vous qui aurez des ennuis», d’autres y échappent…

C’est pitoyable !!! Que d’énergie gaspillée pour mettre en concurrence, diviser et isoler. Ne soyons pas dupes ce ces manipulations !

Nous subissons tous

–    le culte du management par les indicateurs et des objectifs à court terme qui s’impose comme la règle unique, et nous transforme en simples manipulateurs de chiffres,
–    la même injonction : « faire toujours plus avec moins de personnel », ce qui rend impossible la mobilisation des équipes,
–    l’asphyxie de la liberté de s’exprimer : nous devons être, sans état d’âme, des
«exécutants dociles » de décisions imposées sans concertation.

Exigeons que les moyens nécessaires soient affectés,
Refusons toute nouvelle charge de travail non négociée,
Imposons un management qui s’appuie sur la consultation des équipes et sur  la mobilisation des différentes qualifications pour la prise de décision.
Revenons aux fondamentaux : la protection sociale est un service public financé par des cotisations, et non un commerce consommé par des clients !

Indignés
Par le licenciement de notre collègue (20 ans d’ancienneté et 2 enfants en âge scolaire) pour manquements au règlement intérieur :
– ne pas travailler après avoir «rebadgé»,
– avoir fait entrer sur son lieu de travail, une personne extérieure à l’organisme (une amie d’enfance) sans avoir demandé la permission.
Manquement au règlement intérieur, dont acte. Mais pourquoi utiliser d’emblée la sanction la plus forte ? N’existe-t-il pas suffisamment de mesures disciplinaires ? Comment justifier cette sanction disproportionnée par rapport à la faute reprochée ?
Est-ce un premier résultat de la démarche mise en place par la direction au travers des fiches de l’espace Manager ou «tout savoir sur la façon de sanctionner ses salariés » ???
Est-ce le signal qui sonne le glas de l’Urssaf de Paris RP et annonce que dans la future Urssaf d’Ile-de-France, ce seront la défiance et la peur de perdre son poste qui légitimeront le pouvoir de l’employeur ?
En outre, aucune preuve pour établir la réalité des faits aggravants justifiant le licenciement, ce que le conseil de discipline a justement relevé, mais ces arguments n’ont pas suffi pour ramener l’ancien directeur à la raison.

Notre « coup de gueule »
Etre cadre ne nous prive pas de notre liberté de réfléchir par nous-mêmes et de nous forger notre propre opinion. A quel titre devrions-nous laisser nos convictions au vestiaire pour soutenir inconditionnellement toutes les décisions de la Direction ?  Elle nous assène : «l’entreprise ce n’est pas la démocratie », l’Ugict-CGT lui répond :
« Il existe dans notre organisme des instances représentatives du personnel instaurées par pouvoirs démocratiques (la loi et le règlement) qui visent à y faire respecter les droits des salariés ».

Ce management brutal, aveugle et contre-productif n’est pas une fatalité. Ne restez pas isolés, venez échanger avec vos délégués du personnel et syndicaux, vos représentants au CE et au CHSCT ; la voie syndicale, demeure un espace de liberté qui nous permet de nous exprimer, de résister et de proposer des alternatives.

Demain dans l’Urssaf d’Ile-de-France,
Nous gagnerons tous à l’ouvrir collectivement !

Point sur la fusion
A moins d’un mois de la fusion, beaucoup d’interrogations demeurent, tant sur le plan de la faisabilité technique des opérations que des conséquences en terme de ressources humaines.
Au niveau du comité d’entreprise, nous avons obtenu que le CE puisse fonctionner à peu près normalement pendant la période transitoire, avec des moyens maintenus à l’identique.
Pour le reste, rien n’est réglé. Tous les protocoles et usages tombent de fait avec la régionalisation. Dans le contexte actuel de restriction dans les services publics et au regard de la lettre de cadrage de l’Acoss, la remise en cause des horaires variables et du protocole RTT risquent d’engendrer de nouvelles attaques contre nos conditions d’existence et de travail.
Une bonne raison pour rester mobilisés et obtenir que la direction ne revienne pas sur les accords passés.

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