Déclaration commune
 à Mme. TOURAINE, Ministre des Affaires Sociales

Madame La Ministre,
Depuis maintenant plusieurs années, le salaire des employés et cadres de la Sécurité sociale connait une constante dégradation : la valeur du point est gelée depuis 2010, les perspectives d’évolution salariale sont a minima, les salaires sont de plus en plus individualisés, les qualifications ne sont pas reconnues.
En dix ans l’inflation a augmenté 3 fois plus que la valeur du point.
Le poids de l’ancienneté dans la masse salariale annuelle a été divisé par 3.
Aujourd’hui la rémunération d’un agent classé au niveau 3 de la classification est supérieure de 11% au SMIC. En 2004, ce salaire était supérieur au SMIC de 27%. Comment vivre avec un salaire brut à peine supérieur à 1500 euros, soit moins de 1200€ net.
Les hausses des prix du gaz, de l’électricité, des impôts, le montant des loyers concernent l’ensemble des salariés. Tous subissent les effets de ces hausses.

Ainsi, ce n’est pas seulement d’une dégradation du pouvoir d’achat qu’il s’agit, mais bien d’une baisse compte tenu des augmentations de cotisations sociales et de l’augmentation de l’impôt sur le revenu des salariés au travers de l’intégration dans les salaires de la cotisation employeur à la complémentaire santé. Pour la première fois en 2014, nos collègues employés et cadres constatent une baisse du salaire net sur leur bulletin de paie.
Vous fixez, Madame la Ministre, dans votre lettre de cadrage salarial du 7 novembre 2014, un taux d’évolution des rémunérations des personnels de l’institution à un niveau historiquement bas avec une RMPP à 1,95%.
Conséquence de votre décision, pour la 5e année consécutive, la valeur du point n’augmentera pas.

Les Fédérations FO et CGT, les Organisations nationales SNFOCOS et COFICT revendiquent pour les personnels de la Sécurité Sociale, une augmentation de la valeur du point équivalant au niveau de l’inflation de 2010 à 2014, soit au minimum 7 %.
Au-delà, la norme budgétaire que vous imposez dans votre lettre de cadrage ne laisse aucune place à la négociation.
Le 17 décembre, l’ensemble des organisations syndicales représentant les personnels de la Sécurité sociale, dans un courrier commun, vous a indiqué qu’il n’était pas acceptable que les employés et cadres de l’Institution ne bénéficient d’aucune augmentation collective.

Nous avons demandé à vous rencontrer afin que cesse cette situation insupportable. Dans l’attente de ce rendez-vous, nos organisations ont décidé de ne plus siéger aux réunions paritaires.

Madame la Ministre, les Fédérations CGT et FO, les organisations nationales COFICT et SNFOCOS demandent le retrait de la lettre de cadrage du 7 novembre 2014 afin de permettre l’ouverture de véritables négociations salariales débouchant sur une augmentation collective et pérenne.

Le 16 février 2015

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