La formation professionnelle : les raisons d’un désaccord

La loi portant sur la réforme de la formation professionnelle portait sur un volet principal 
Sécuriser les parcours professionnels au niveau individuel et collectif (de l’entreprise) :
–  en améliorant l’orientation professionnelle et en permettant un meilleur accès à la formation professionnelle notamment pour les personnes qui en ont le plus besoin
–  en permettant de se former au moment opportun, indépendamment de son statut, et de s’élever d’au moins un niveau de qualification pour réussir son évolution professionnelle.

Une négociation nationale vise normalement à apporter des garanties et des mesures qui consolident et aillent au-delà de ce que la loi prévoit.

La formation professionnelle est largement réduite dans la Sécurité Sociale à son volet « adaptation au poste » et au maintien de « l’employabilité ». Pour le dire simplement un agent est convié à se rendre en formation seulement quand son contexte de travail évolue.

La formation ne doit pas être un outil à la seule main de l’employeur (c’est la philosophie même de la loi). Elle doit offrir à chaque salarié qui en nourrit le désir la possibilité de se former dans le but d’évoluer, de se réaliser, de s’ouvrir des perspectives, de mieux saisir l’environnement dans lequel il évolue. C’est une question trop importante pour être réduite à des polémiques stériles entre organisations syndicales.

Notre institution n’est pas à la hauteur sur ces questions. Nous sommes trop sclérosés, trop concentrés sur des contraintes qui pèsent lourdement, trop fragilisés par des tutelles qui ne pensent plus qu’en termes de réduction de moyens. Nous n’avons tout simplement pas eu les marges nécessaires pour parvenir à un accord qui sorte d’une simple transposition normative.

Combien de salariés font valoir aujourd’hui leur droit au DIF, au CIF, à la VAE, etc ? La loi crée un compte personnel de formation, mais elle ne fait que le structurer sans pour autant le rendre véritablement opérationnel. Ce n’est pas en multipliant les entretiens avec la hiérarchie que nous garantirons un accès plus large et plus ouvert à la formation. Combien en ont fait l’expérience ? Combien se sont vus relégués dans des démarches d’une complexité et d’une opacité telles qu’ils n’ont d’autre choix que de renoncer à leur projet. 


Nous demandions simplement à l’UCANSS de prendre ici ses responsabilités. Elle n’a pas été en capacité de le faire.
Certains opportunistes savent sortir du gué pour dénoncer par d’étranges détours des positions qui pourtant n’ont pour seule ambition que de défendre l’intérêt des salariés.

A force de tout accepter et de ne plus rien revendiquer ils sont au moins certains de ne plus se tromper… juste de se condamner à l’inutilité.
Dans le contexte de gel des salaires et d’absence d’évolutions professionnelles ces crispations n’intéressent pas grand monde, et c’est fort bien ainsi !

La CGT revendique une formation qui permet de valoriser des savoirs acquis, des expériences riches, une formation qualifiante et reconnue en termes de niveau et de salaire, une formation qui donne à chacun les moyens d’évoluer s’il le désire.

Nous n’avons rien obtenu de tangible pour les salariés. Cerise sur le gâteau, l’employeur profite de cette négociation pour porter un nouveau coup à notre convention collective nationale en faisant un plus grand recours aux CDD de plus de 6 mois.

Précariser encore plus l’emploi, enfermer les salariés dans la notion d’employabilité qui donne tout pouvoir à l’employeur de décider seul de leurs compétences sans jamais leur donner les moyens d’évoluer. Voilà ce que l’on nous proposait.

La FNPOS CGT a refusé de signer un tel accord et a fait valoir son droit d’opposition afin de contraindre l’employeur à revenir sur ses positions. La fédération FEC FO a fait de même ce qui rend l’opposition recevable. Dans l’attente l’accord précédent qui est prorogé d’un an.

La FNPOS CGT continuera à défendre l’intérêt des salariés, à nous opposer quand cela s’avère nécessaire, nous avons fait des propositions et nous continuerons à les porter et à les revendiquer !

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