Evénements ayant déclenché cette réunion :
Lors d’une prise de parole de la CGT le 13 novembre 2014, les collègues ont exprimé leurs vifs mécontentements sur l’organisation de la DDR. Ils ont invoqué le besoin de rencontrer le Directeur de DDR. Cette prise de parole a donc fini dans le bureau du directeur.
Dès l’arrivée des collègues dans son bureau, Le Drecteur de la DDR93 nous apostrophe :
« Vous avez quitté votre poste de travail, je peux vous considérer en grève ?? ».
Au vu des discussions alarmantes qui se sont échangées lors de la prise de parole, la CGT a jugé très mal venu les premières paroles du Directeur.
Les collègues souhaitaient simplement exprimer le ras-le-bol sur leurs conditions de travail qui se sont dégradées. Le déménagement de Cap Beaune vers le Rousseau le 6 octobre 2014 n’a fait qu’amplifier cette situation.
Les collègues de la DDR 93, installés au Rousseau sont excédés par les conditions de travail :
« bruits – agents isolés dans leur groupe – pressions – reproches – propos inadaptés – rigidité sur les congés de fin d’année – manque de reconnaissance et de considération – la confiance restreinte de l’encadrement envers le personnel – le mal-être rencontré – le manque de respect – l’excès d’autorité et l’infantilisation – le manque de considération et de communication – les désagréments comme l’« open space » – le manque de confiance – la surcharge de travail – les outils informatiques défectueux – le manque de sécurité dans les locaux – le manque d’application de la prime de monitorat ».
Suite à cette entrevue entre le Directeur et nos collègues, une réunion a été fixée, le mardi 18 novembre avec l’encadrement (11 personnes), les représentants du personnel (4 personnes) et des collègues représentants du contentieux, du régime général et des auto-entrepreneurs (6 personnes).
Le tribunal était installé. Quand il s’agit de dialogue social, la Direction sait y faire !!
Le Directeur a bien rappelé le contexte de cette rencontre et a précisé le besoin d’échange avec l’encadrement et les agents de la DDR du Rousseau.
Le Directeur du 93, a envoyé un compte-rendu qui n’apporte aucune réponse aux problèmes posés. L’analyse faite par le Directeur et son encadrement est trop succincte et orientée.
L’ensemble de l’encadrement a été complètement dans le déni car à la simple évocation « du malaise des agents », la réponse a été en gros « il n’y a aucune raison pour qu’ils le soient » : le constat est pourtant là mais aucune piste menant à une éventuelle solution n’a été évoquée.
Citation : « Le Directeur en son nom et au nom de celui des cadres, ne cautionne pas le ressenti d’agressivité et considère que l’encadrement ne parle pas mal aux agents….Il est aussi reconnu que parfois les agents s’expriment mal à l’égard de leur cadre ».
Il ne s’agit pas d’inverser la situation et de faire peser le problème uniquement sur le dos des agents. L’encadrement se doit, au même titre que les agents, de se remettre en question.
Comment pouvons-nous concevoir l’isolement d’un agent au détriment d’un autre ? Nous rappelons que les directeurs ont la prérogative de veiller sur leur personnel et ont des obligations en ce qui concerne les risques psycho-sociaux, mesures qui ne semblent pas respectées dans ces conditions.
L’employeur en tant que chef d’entreprise a une obligation « générale » de sécurité vis à vis de ses salariés. Cette obligation institue un « principe de prévention » qui limite le pouvoir de direction de l’employeur. En grand développement actuellement la jurisprudence de la Cour de cassation tend à contraindre l’employeur à faire prévaloir une logique de préservation de la santé des salariés sur une logique strictement économique. Ainsi sont remises en cause des réorganisations aggravant les risques encourus par les salariés mais aussi certains types de management.
Depuis le déménagement, comment les collègues peuvent-ils s’approprier leur espace de travail devenu si petit quand on les infantilise par des lotus pour leur interdire de personnaliser leur bureau ?
Il est également simpliste de dire que ‘’les absences journalières sur poste de travail et qui cumulées à la semaine peuvent représenter un nombre d’heures perdues conséquent ; les agents plus « assidus » supportant le report de l’activité non prise en charge. ‘’
Il aurait été préférable que le Directeur s’interroge sur les vraies causes qui entraînent le besoin de souffler. Mais comme souvent, il est plus facile de montrer du doigt les agents comme responsables de tous les maux que de dire non, nous avons besoin de moyens, de personnels, d’outils informatiques performants.
Nous pouvons donc nous inquiéter pour l’avenir, avec toutes les suppressions de postes prévues avec le CPG, la direction oubliant l’humain au détriment des résultats.
Dans ce contexte difficile, le Directeur, qui a la main sur les congés, aurait pu montrer un peu plus de souplesse sur le présentéisme pour les ponts de fin d’année. Le maintien de sa position ne fera que renforcer le manque de confiance du personnel envers notre direction et ses représentants.
Monsieur le Directeur, le but de cette rencontre était d’établir un dialogue constructif, afin de rapprocher le personnel de son encadrement. En niant le ressenti des collègues, et partant du constat que les agents étaient responsables du climat, permettez-nous de douter en l’avenir !!!
Pour rappel, les personnels de cette DDR avaient déjà souhaité rencontrer le directeur afin d’exposer leurs difficultés.
Une fois fin 2012, où l’ancienne Responsable du recouvrement avait réuni le personnel, sur leur demande, pour que les choses s’apaisent. Tout le personnel s’était exprimé, la Responsable du recouvrement aussi.
Une autre fois en 2013, où le Directeur avait réuni à nouveau le personnel, sur leur demande. Le Directeur avait exprimé qu’il veillerait à ce que les lotus soient moins fréquents, les problèmes d’organisation à revoir, faire confiance au personnel, essayé de donner de l’autonomie…..
Force est de constater que rien n’y fait. Nous ne parlerons pas des traces laissées par le passé (décès, tentative de suicide….) vécues par les collègues. Mais aussi quelques difficultés dans les salles, entre agents, entre agents et cadres, qui avaient été plus ou moins réglés à Cap Beaune qui resurgissent à la faveur du manque d’espace et d’effectif au Rousseau.
Les collègues ne sont pas responsables des suppressions de postes et des indicateurs de performance qui augmentent. Tout va de plus en plus vite, tout est urgent, mais il est indispensable de faire confiance aux personnels, ils sont assez responsables pour juger s’ils doivent faire une pause et ainsi reprendre leurs activités plus sereinement.