Les élus CGT au CHSCT ne sont pas dupes du fait que Direction et tutelles proposent ce type de travail dans une logique d’économie :
– Postes de travail pendulaires, suppression de postes individualisés, gain de m² et des coûts correspondants ;
– Et, la plupart des études montrent que les salariés à domicile se sentent obligés de travailler plus.
Nous considérons que les risques pour le salarié sont accrus : fort risque d’isolement et défaut de maîtrise de la charge de travail affectée.
Dans cette expérimentation les horaires de travail demeurant identiques les seuls avantages seront : le gain de temps, moins de fatigue, l’économie d’essence et d’usure liée au trajet en voiture ou 2 roues.
Rappelons quand même que si les salariés habitent loin s’est bien souvent parce que le niveau très bas de leur rémunération ne leur permet pas de trouver un logement à proximité du lieu de travail.
Une bonne façon de nous permettre de concilier vie privée et vie professionnelle serait d’augmenter nos salaires.
Un certain nombre de salariés sont bien évidemment intéressés par la possibilité de travailler à leur domicile ou de s’en rapprocher.
Une des autres motivations est également la volonté de fuir leurs conditions de travail de plus en plus difficiles : pressions constantes, «open spaces » bruyants, difficultés de concentration, surveillance rapprochée ressentie comme du « flicage », infantilisation … Prendre de véritables mesures pour améliorer les conditions de travail serait surement plus efficace !
Malheureusement ce type de travail ne solutionnera en rien les problèmes quotidiens rencontrés sur les postes de travail : résolution des cas complexes, manque d’informations, dysfonctionnements des outils, bien au contraire l’isolement les rendra plus prégnants.
Les élus CHSCT auront bien du mal à assurer leurs missions concernant les postes de travail à domicile : ergonomie, sécurité, charge de travail, conditions de travail… sauf à être hypocrite nous savons bien qu’il sera difficile et délicat de se rendre au domicile des agents…
Le respect du droit syndical pour ces collègues, là encore, existe sur le papier mais tout le monde sait parfaitement qu’en réalité il sera réduit au minimum !
De plus, en cas de nombreux volontaires nous sommes sceptiques sur les motivations qui prévaudront au choix des 50 premiers collègues appelés à expérimenter ce travail pendulaire.
En outre, les élus CGT au CHSCT ne comprennent pas le sens d’un protocole d’accord négocié et signé pour une expérimentation d’un an pour 50 salariés.
Nous avons d’ailleurs connaissance d’au moins une expérience qui se déroule depuis plus de 3 ans pour laquelle nous n’avons jamais eu de bilan…
Une expérimentation soumise aux IRP, un bilan puis une négociation pour un protocole sur la durée aurait été plus logique.
Dans ces conditions les élus CGT au CHSCT prennent acte de ce projet d’expérimentation de travail pendulaire pour 50 agents en 2015.
De plus ils demandent un suivi médical particulier pour les collègues qui travailleront ainsi et un point trimestriel en CHSCT consacré au bilan de cette expérience.
VOTES : Prise d’acte CGT: 5 voix- Prise d’acte FO sans déclaration : 1 voix- Avis favorable CFDT : 2 voix.
En conséquence la prise d’acte CGT est adoptée à la majorité des membres présents et devient l’avis (prise d’acte) du CHSCT.