La Cour des comptes a encore frappé !

Le texte ci-dessous a été lu au Conseil d’Administration du 27 septembre 2016 :
Dans son rapport de septembre 2016, la Cour formule des nouvelles préconisations qui portent sur la diminution des dépenses de soins, un contrôle sur les prescriptions des médecins, un hôpital « efficient », une prise en charge trop importante des complémentaires de santé, etc., préconisations qui n’auront pour résultat, une fois de plus, que d’affaiblir la protection sociale.

Dans le même temps, le rapport de la Cour stigmatise le personnel de la Sécurité sociale.

Il n’y a pas si longtemps, la Cour avait également stigmatisé le personnel de La Poste, des collectivités locales ou des hôpitaux, tout en proposant de sabrer dans des dépenses indispensables pour la population. Rien de surprenant donc, dans cette nouvelle attaque contre les conditions de travail des salariés.
La Cour recommande ainsi le renforcement du contrôle de la durée du travail et de l’absentéisme pour dégager, selon elle, un potentiel de productivité à hauteur de 10 000 emplois. Ce que sous- entend la Cour des comptes, c’est que sur une journée de travail de 7h12 (sur la base de 35 heures hebdomadaires), un agent de sécurité sociale ne travaillerait que 5 heures par jour. Comment expliquer alors, une recrudescence de stress et de mal être au travail liés à la surcharge de travail ? Par contre, pas un mot sur les dizaines de milliers d’heures supplémentaires laissées dans les compteurs, heures non payées et non déclarées.

Dans ce même rapport, la Cour des comptes s’attaque à la convention collective, en mettant en avant la nécessité  de lever les obstacles conventionnels, afin d’imposer des mobilités géographiques lors de nouvelles réorganisations, qui permettraient de supprimer à nouveau des emplois.

Pourtant, ce rapport rappelle la suppression de 17 720 Emplois à Temps Pleins en 10 ans, comme la CGT l’a maintes fois dénoncé au regard des Cog et des CPG qui ont réduit fortement les budgets de fonctionnement des organismes de la sécurité sociale.
A force de rogner sur les effectifs, les moyens matériels, de fusionner, de régionaliser, de mutualiser, de fermer les lieux d’accueil, la situation risque de devenir intenable, comme c’est déjà le cas dans plusieurs Caf aujourd’hui. Ce rapport risque de servir d’appui à l’écriture du prochain PLFSS, d’où découleront les Cog et les CPG à l’échéance 2017.

Nous, élus CGT, condamnons fermement ce rapport, qui ne doit pas rester sans réponse.

Il est inadmissible que les personnels de la Sécu, nos collègues, servent d’alibi pour supprimer des emplois. Mettre en parallèle, les 35h ou les 39h pour supprimer 10 000 emplois dans la sécurité sociale, c’est intolérable. Quand la Cour des comptes écrit dans sa conclusion qu’il faut augmenter le temps de travail, c’est intolérable.
Nous tenons d’autant plus à réaffirmer ces points aujourd’hui, que pendant toute cette semaine, la Cour est reçue par la direction de l’Urssaf, cette Cour qui n’est pas avare, c’est le moins qu’on puisse dire, de demandes fastidieuses, multiples, et parfois tellement lourdes à traiter qu’elles dépassent les capacités matérielles disponibles, sans compter que cela entraine pas mal de stress pour bon nombre de collègues.

En tout cas, ce nouveau rapport donne le ton à une énième campagne contre des catégories de salariés. Plus généralement, de tels rapports se suivent, et servent à s’attaquer à des dépenses utiles pour la population. Ils peaufinent les arguments de ceux qui, au gouvernement ou dans les administrations, prennent les mesures contre les services publics et dans le même temps, laissent à l’État plus de possibilités de transférer l’argent public vers les caisses du grand patronat.

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