A lire en dessous la déclaration CGT lue au Conseil d’administration du mardi 3 octobre.
Seule la CGT a voté contre ce CPG qui n’offre strictement aucune garantie en matière de salaires, d’emplois et de conditions de travail.
« Toutes les organisations syndicales lors de la séance plénière du 26 septembre dernier ont formulé des avis négatifs concernant le vote du CPG qui est soumis aujourd’hui au conseil d’administration de l’Urssaf Île-de-France.
Le niveau des effectifs annoncé pour 2027, soit 2 502 ETPMA CDI, est plus bas que le niveau des effectifs annoncés dans le précédent CPG sur 2022, soit 2 601 ETPMA CDI. Rappelons qu’à l’époque, la direction s’était engagée à maintenir le niveau des effectifs, alors que dans les faits, les effectifs ont diminué fin 2022 par rapport à fin 2017, et ce, malgré l’intégration de centaines de collègues en provenance de diverses caisses (les caisses ex-SSI en particulier).
La masse salariale prévue pour 2027, soit 166,994 millions d’euros, est plus faible que la masse salariale 2022 initiale figurant dans le précédent CPG, soit 170,289 millions d’euros. Ce chiffre est irréaliste au regard l’inflation actuelle qui a pour effet de diminuer le pouvoir d’achat.
Cette réalité est avouée par les pouvoirs publics qui la qualifie de phénomène de déconsommation car il ne serait pas de bonne politique que de dire que l’on rémunère moins en euros constants qu’hier, que l’on dé-rémunère ceux qui produisent les richesses pour utiliser un néologisme construit de la même façon. Cette dépréciation, appelons-là, ce dumping social a pour conséquence que l’Urssaf recrute de plus en plus difficilement tout en démotivant les salariés présents en leur rendant le quotidien plus difficile, non par volonté, mais par impuissance à combattre le carcan imposé par Bercy.
Ce qui est présenté par nos dirigeants comme inéluctable ne l’est pas, c’est un choix politique.
Alors que la rémunération du secteur privé et les encaissements augmentent de 4 à 5 % par an en moyenne et que les prix se sont envolé les rémunérations des salariés ne progressent que de 1 et 2 % soit des facteurs plus que démotivant par les difficultés économiques qu’elles créent pour la plupart de nos collègues. Qu’elle est la conséquence de cela ? Et bien après la « Sécurité sociale nourriture » qui est suggérée comme un remède au quart des étudiants qui actuellement ne peut pas se nourrir correctement tous les jours en France parce que nous avons choisi d’être la start-up nation, c’est la « Sécurité sociale logement » qu’il va falloir créer pour répondre concrètement à l’organisation de ce rationnement des effectifs et des salaires.
Peut-on durablement poursuivre cet effet de ciseau qui voit la complexité augmenter, et partant la difficulté à s’adapter pour les salariés qui accomplissent la mission de service public dévolue à l’Urssaf, et dans le même temps leur pouvoir d’achat diminuer d’une année l’autre ?
Nous ne le croyons pas, c’est pourquoi nous vous invitons à voter contre ce CPG et quel que soit le choix que vous exercerez aujourd’hui à exercer là où vous vous trouvez votre capacité à changer cet état de fait. Car il n’est pas sain d’épuiser les ressources humaines qui sont, rappelons-le, les garants de la réalisation d’un bon résultat.
Les projets sont toujours présentés avec un regard optimiste, mais la réalité est autre et avec un doublement du coût de l’énergie en deux ans et plus de 20 % d’augmentation de l’alimentation quand dans le même temps les ventes immobilières s’effondrent, (- 40 %), alors que le besoin laisse des millions de foyers en situation d’être mal logé, il n’est que temps de lutter contre l’impéritie sociale organisée par le gouvernement.
Donc nous vous appelons à refuser ce CPG qui ne verra que les effectifs de la LCTI augmenter et ce au détriment des autres services. »
Le Conseil d’administration de l’Urssaf IDF a approuvé la signature du CPG à une large majorité, avec les voix des représentants patronaux et personnes qualifiées, mais aussi de plusieurs organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGC), FO s’abstenant. La CGT est ainsi la seule organisation à voter contre ce CPG. Cela contraste avec le vote rendu au CSE où les 4 organisations syndicales, dont la CFDT et FO, avaient émis un avis défavorable. Comprenne qui pourra …