Conditions de travail inacceptables : Un malaise généralisé !
Depuis 2009, l’Ucanss établit un baromètre social pour évaluer le climat de travail dans les organismes de Sécurité Sociale. Et les résultats de cette année sont accablants pour l’Urssaf Île-de-France. Plus de 1 600 collègues ont répondu à cette enquête, soit 62 % du personnel, un chiffre en hausse par rapport à 2021 (41 %). Cela permet de mettre en lumière la situation extrêmement compliquée dans laquelle se trouvent les collègues de l’Urssaf Île-de-France.
Une insatisfaction massive parmi nos collègues
Les résultats du baromètre montrent que 39 % des collègues ne sont pas satisfaits de leur travail, et ce taux monte à plus de 45 % pour les salariés ayant plus de 20 ans d’ancienneté. À titre de comparaison, en France, 83 % des salariés sont satisfaits de leur travail.
Les services les plus touchés sont ceux du cœur du métier :
- Plus de 43 % des agents à la relation de service et à la gestion des comptes, à la sécurité financière et au juridique se disent insatisfaits.
- 34 % jugent la nature et le contenu de leur travail insatisfaisants.
- 46 % des agents déplorent des possibilités de formation insuffisantes.
- 48 % estiment que leur travail n’est pas reconnu par la hiérarchie.
- 50 % des collègues ne peuvent pas développer leurs compétences.
- 52 % critiquent l’organisation du travail.
- 63 % se disent insatisfaits des perspectives d’évolution professionnelle.
- Enfin, 83 % des salariés trouvent leur rémunération insuffisante.
Une charge de travail insupportable
La surcharge de travail est un problème majeur. 74 % des agents jugent leur charge de travail importante, dont 29 % la considèrent comme trop importante. Ces chiffres dépassent largement la moyenne des salariés français, où seulement 20 % jugent leur charge trop lourde.
La surcharge est particulièrement présente au juridique, à la relation de service et à la gestion des comptes et 93 % de ceux à la relation de service et à la gestion des comptes.
Les causes :
- 97 % des agents du juridique affirment manquer de moyens humains, ainsi que 93 % de ceux à la relation de service et à la gestion des comptes.
- 87 % évoquent un manque de personnel.
- 70 % parlent de la complexité croissante des dossiers à traiter.
- 63 % se plaignent de manquer de temps pour réaliser leurs tâches.
- 56 % déplorent des processus inadaptés.
- 55 % critiquent des outils obsolètes.
Cela entraîne des conséquences dramatiques sur le bien-être des agents : 47 % considèrent leur travail démoralisant, et 58 % des agents à la relation de service et à la gestion des comptes sont particulièrement touchés par ce manque de motivation.
Un manque de reconnaissance et une gestion défaillante
Le baromètre met aussi en évidence un manque flagrant de reconnaissance et de soutien de la part de la direction.
- 50 % des collègues considèrent que la direction ne favorise pas un management bienveillant.
- 54 % estiment que la direction ne favorise pas la transversalité.
- 57 % pensent que la direction n’est pas assez attentive aux conditions de travail.
- 60 % des agents pensent que la direction ne communique pas assez sur ses décisions.
- 73 % des salariés jugent que leurs expressions ne sont pas suffisamment prises en compte.
Cela se traduit par une démotivation généralisée et une insatisfaction professionnelle.
Plus de 53 % des collègues sont pessimistes quant à leur avenir au sein de l’organisme. Le manque de perspective d’évolution professionnelle est manifeste, notamment au sein des services de la sécurité financière où ce taux monte à 68 %.
La gestion des changements : Une mauvaise anticipation
- 55 % des agents n’ont pas suffisamment d’informations sur les changements à venir.
- 64 % estiment que les changements organisationnels sont mal gérés.
Des managers sous pression
Les managers sont eux aussi affectés par la situation. 37 % des managers déclarent qu’ils n’arrivent pas à déconnecter après la journée de travail. L’organisation des équipes est également problématique.
- 48 % estiment que le télétravail empêche les échanges informels.
- 44 % indiquent ne pas pouvoir se concentrer sur une tâche sans être interrompus en télétravail.
- 39 % des managers considèrent que le télétravail impacte négativement la circulation de l’information.
- 37 % des managers encadrants rencontrent des difficultés pour identifier l’état d’esprit des collègues et 36 % pour transmettre les compétences aux nouveaux arrivants.
Les effets du télétravail sur les conditions de travail
Le télétravail est une solution partielle mais insuffisante. En effet, le télétravail apparaît comme une bouffée d’oxygène pour certains, mais il n’est pas une solution miracle.
- 75 % des agents en télétravail estiment qu’ils travaillent davantage qu’en présentiel, avec 54 % qui travaillent beaucoup plus.
- 41 % des managers trouvent que le télétravail engendre moins de stress chez les collègues, 37 % une diminution des absences et des retards, 29 % une plus grande autonomie et plus d’initiative et 24 % de productivité ; 10 % seulement des managers considèrent que les agents en télétravail sont moins productifs.
- 68 % des agents en télétravail estiment être plus concentrés et donc productifs.
Cependant, de nombreux agents regrettent la dégradation des relations avec leurs collègues et les difficultés à maintenir une qualité de travail optimale.
- 12 % jugent l’organisation hybride comme un frein à l’accomplissement de leurs tâches.
Le stress au travail : Un facteur de souffrance au quotidien
- 31 % des agents souffrent d’un stress trop important au travail, avec des raisons détaillées : charge excessive, manque de reconnaissance, mauvaise organisation.
Ce stress a pour conséquence de détériorer à plus ou moins long terme la santé et le bien-être des agents.
Des solutions urgentes à mettre en place !
Il est temps d’agir pour améliorer la situation à l’Urssaf Île-de-France. La CGT exige des mesures immédiates pour remettre de l’humain et de la reconnaissance au cœur de notre organisme :
- Renforcer les effectifs pour alléger la charge de travail et garantir un service de qualité.
- Améliorer la rémunération et la reconnaissance du travail pour valoriser les efforts de chacun.
- Réorganiser le travail pour mieux répondre aux besoins et réduire la surcharge.
- Mettre en place des formations de qualité pour permettre à chacun de se développer et de s’épanouir dans son travail.
- Améliorer la communication interne pour que les agents soient mieux informés et entendus.
Nous devons revendiquer nos droits !
Le malaise social à l’Urssaf Île-de-France ne peut plus durer. La CGT et l’Ugict-CGT appelle tous les agents à se mobiliser pour revendiquer des conditions de travail dignes, une reconnaissance réelle et une rémunération équitable. Nous ne pouvons plus accepter que la gestion des ressources humaines se fasse au détriment de notre santé et de notre bien-être.
Ensemble, agissons pour une Urssaf plus humaine et plus juste !
N’hésitez pas à nous solliciter pour toutes questions : cgturssafidf@orange.fr