A notre grande surprise, lors de la RPN du 23 juin sur les frais de déplacement, le Directeur de l’Ucanss a annoncé à l’ensemble des fédérations syndicales la réouverture des négociations salariales pour l’année 2015…
Une RPN s’est donc tenue mardi 30 juin.
D’entrée, l’Ucanss nous annonçait la parution prochaine d’une nouvelle lettre de cadrage salarial 2015/2016 dont le taux de RMPP est fixé à 1,70% et de fait encore plus bas que la lettre de cadrage 2014/2015 qui s’élevait à 1,95%.
Lors de celle-ci, l’Ucanss a annoncé les axes suivants :
– Une mesure générale bénéficiant à l’ensemble des salariés et ne représentant qu’une frêle augmentation de 0.65% sur le coefficient de qualification.
Ce qui concrètement se traduirait pour un agent de niveau 3 à 10.07 euros brut d’augmentation par mois, et à 11.24 euros pour un niveau 4. Pour un 5B cela ferait 13.35 euros brut. Pour la grille E le niveau 6 se verrait accorder une augmentation de 14.05 euros. Sous réserve d’un accord ces mesures prendraient effet au 1er août.
On peut d’ores et déjà supposer que cette augmentation sera la seule et unique pour 2015 et 2016.
A cette royale augmentation, l’UCANSS remet en cause l’article 23 de la CCN :
– Passage de la prime de guichet de 4 à 6%, non proratisée à partir de 10 jours d’accueil.
– Attribution d’une prime de guichet pour les téléconseillers de 4%.
– Instauration de la proratisation de la prime d’itinérance pour les agents
d’accueil en deçà de 10 jours effectués.
– Extension des primes d’accueil et d’itinérance aux conseillers offre de service.
Bien entendu sans possibilité de cumul entre elles.
Sous prétexte de donner à ceux qui n’avaient pas, l’UCANSS s’attaque ni plus ni moins à notre convention collective. Sachant que l’employeur a bien stipulé que cette mesure n’avait aucun coût pour lui. La manœuvre consiste donc à faire porter aux organisations syndicales la responsabilité d’un échec programmé.
Qui osera prendre la responsabilité de signer un texte qui, au-delà du principe inadmissible de la lettre de cadrage, consiste à reprendre à certains ce qui est acquis par la Convention Collective pour donner à d’autres ? Et tout cela dans un contexte de fermetures d’accueil, de mise en place des rendez-vous et d’explosion des platesformes téléphoniques !
Pour la FNPOS- CGT, la reconnaissance de la fonction d’accueil physique, téléphonique et par mail passe inévitablement par l’attribution d’un niveau de qualification supérieur, compte tenu d’une législation toujours plus complexe et des besoins sociaux de la population, en augmentation constante.
Les deux propositions de l’Ucanss, augmentation de 0,65% du coefficient de base et article 23 sont indissociables et liées dans le même et unique projet de protocole. Pas une seule fois, l’Ucanss n’a été en mesure de nous donner une explication sérieuse sur les raisons du lien entre une augmentation des salaires et une remise en cause d’un article de la CCN.
On peut s’étonner que l’an dernier, alors que la Ministre imposait un cadrage à 1,95%, l’Ucanss ait été dans l’incapacité totale de proposer la moindre augmentation générale et collective. À maintes reprises le directeur de l’Ucanss nous affirmait jusqu’à cette RPN ne disposer d’aucune marge de négociations.
Aujourd’hui, par quel artifice, avec un cadrage à 1,70%, l’Ucanss nous sort une proposition de 0,65%…
De qui se moquent-ils ?
L’Ucanss nous affirme avoir l’accord du ministère pour faire ces propositions. Ce qui relève d’une décision unilatérale et ne laisse aucune place à la négociation.
Ce sont des miettes, des queues de cerise que nos employeurs daignent nous octroyer, en guise de revalorisation.
Depuis 2010, la valeur du point est bloquée. En 4 ans, nos salaires ont ainsi décroché de 7% par rapport à l’inflation
Depuis 2010, l’absence de mesures salariales, entamée par la droite et poursuivie par le gouvernement Hollande, a permis une économie de dizaines de millions d’euros. Dans le même temps des milliers d’emplois ont été supprimés dans l’ensemble de nos branches.
Ne nous y trompons pas : saboter les conditions de travail des agents de la Sécurité sociale (gel des salaires, réduction des effectifs, accueils supprimés), c’est mettre en péril l’ensemble de la qualité du service rendu aux assurés sociaux, aux retraités, aux allocataires … C’est l’ensemble des salariés qui trinque quand les salariés de la Sécurité sociale sont attaqués.
Aujourd’hui, ce qu’il faut, c’est une augmentation générale des salaires, correspondant à 300 euros pour toutes et tous et un salaire minimum à 2000 € brut !
Cela passe par le retrait des lettres de cadrage 2014/2015 et 2015/2016 !
Cela passe également par la transformation de l’intéressement en un demi- mois de salaire supplémentaire, soumis à cotisations sociales, avec un minimum de 1000 € bruts !
Cela passe par une mobilisation générale des salariés employés et cadres de notre profession !
Réunissons nos forces et préparons-leur une rentrée sociale combative.
TOUTES ET TOUS ENSEMBLE POUR ENFIN CONSTRUIRE UNE RIPOSTE À LA HAUTEUR DES ENJEUX, À LA HAUTEUR DE NOS REVENDICATIONS !
Circulaire 35/2015 Organismes Sociaux Sécurité Sociale du 02/07/2015